Innovation créatrice de nouvelles compétences
Oui
Innovation génératrice de nouvelles activités
Non
Phase de développement de l'innovation
À l'état de concept

Date de création
Date de mise à jour

En bref

Il y a actuellement 2 types d’utilisations de l’hydrogène pour les véhicules :

  • Le véhicule électrique à pile à combustible, (pour le fonctionnement de la pile à combustible, voir la fiche PAC).
  • Le véhicule thermique à hydrogène.

C’est de ce dernier dont nous allons parler.



Plusieurs constructeurs comme BMW, Hyundai, Toyota ou Porsche misent sur l’hydrogène pour réduire les émissions du moteur thermique et ainsi lui permettre de passer les futures normes de pollution.

Innovation créatrice de nouvelles compétences
Oui
Innovation génératrice de nouvelles activités
Non
Phase de développement de l'innovation
À l'état de concept

Date de création
Date de mise à jour
BMW Hydrogen 7
© Moteur BMW Hydrogen 7

Description détaillée

Dans le cas de l'utilisation pour véhicules à moteur thermique, l'hydrogène est stocké dans un réservoir à l'état gazeux, puis injecté dans un moteur thermique à la place du carburant.



Comparé aux véhicules à pile à combustible, ceux utilisant l’hydrogène dans les moteurs thermiques offrent un coût compétitif car les modifications à apporter aux véhicules sont limitées, le moteur étant déjà existant (hormis le système de stockage qui reste onéreux).

Les véhicules à hydrogène ne nécessitent pas l'utilisation d'un hydrogène de grande pureté, contrairement à ceux à pile à combustible.


Porsche a développé un moteur à essence de 4,4 litres à 8 cylindres de 598 ch, son taux de compression a été augmenté et sa combustion adaptée afin qu'ils correspondent à un moteur à hydrogène ;

  • Sa puissance en version hydrogène est ainsi identique à celle du moteur fonctionnant de base à l’essence.
  • Les émissions de ce moteur à hydrogène sont inférieures à 40 microgrammes d'oxyde d'azote par m3, ce qui est à peine mesurable

Il a été nécessaire de créer un nouveau système de turbo-compression à assistance électrique, car selon les recherches la combustion de l'hydrogène ne peut être propre que si les turbocompresseurs fournissent deux fois plus de masse d'air qu'un moteur à essence.

© Moteur à combustion H2, Mahle

Problématiques

L'hydrogène pose tout de même deux problèmes majeurs pour son utilisation en automobile :

  • La production d'hydrogène (voir fiche « Production d'hydrogène »),
  • Le stockage du produit impose des contraintes de température et/ou de pression très importantes, il est possible sous forme haute pression gazeuse, cryogénique liquide, ou solide.

   

Dans l’automobile, on utilise le stockage à l'état gazeux, sous 700 bars (350 bars pour les réservoirs de bus et poids lourds car ils ont plus d'espace disponible). Pour accepter de telles pressions, les réservoirs sont en plastique renforcé de fibres de carbone (PRFC).



Dans cet état, 5 kg d’hydrogène occupent un volume de 215 l sous 350 bars et 125 l sous 700 bars.

Pour le stockage à l'état liquide, il est nécessaire de refroidir l'hydrogène en dessous de sa température d'ébullition, c'est à dire - 252°C, puis de prévoir un réservoir qui supportera les 10 bars de pression nécessaires à son maintien à l'état liquide.



Dans cet état 5 kg d'hydrogène correspondent à un volume de 75 litres. Même si certains constructeurs l'expérimentent, ce procédé est actuellement réservé à l’aérospatial.

© Réservoir cryogénique Magna Steyr, BMW 760 Hydrogen

Une autre solution étudiée pour le stockage de l'hydrogène est le stockage solide. On utilise dans ce cas des hydrures métalliques capables d'absorber l'hydrogène, puis de le restituer avec une montée en température pour l'utiliser ensuite dans le moteur.



Cette voie prometteuse est toutefois compliquée pour les gros volumes d'hydrogène nécessaires, car il faut compter 60 kg de réservoir pour 1 kg d'hydrogène stocké.



De plus la réaction lors du remplissage génère une forte chaleur, ce qui allonge la durée de l’opération, et supprime l’avantage de la recharge rapide.

© Accumulateurs H2 solide Mahytec
Diffusion sur le marché

Les véhicules thermiques à hydrogène sont aujourd'hui encore à l'état de développement, mais avec la prise de conscience écologique et le classement des villes de plus de 150000 habitants en ZFE, ils pourraient arriver sur le marché rapidement.

La France compte actuellement une cinquantaine de stations à hydrogène, dont certaines ouvertes uniquement aux entreprises.

Constructeurs concernés

BMW, Toyota, Porsche, Hyundai

Innovation engendrant des entretiens Oui
Innovation engendrant des réparations Oui
Types de réparations

Identiques aux véhicules thermiques, avec en plus des habilitations requises pour la partie stockage de l'hydrogène, et une connaissance sur les particularités liées à ce carburant.

Dispositif législatif en rapport avec l'innovation

Instruction technique de l'OTC IT F0 et F6, Règlement n° 406 / 2010 du 26/04/2010 portant application du règlement n° 79 / 2009 du 14/01/2009 concernant la réception par type des véhicules à moteur fonctionnant à l'hydrogène.

Contrôle technique

Il n'y a pas encore de commercialisation de masse de véhicules hydrogène en France. Les contrôleurs techniques ne sont donc pas, à ce jour, directement concernés par cette technologie. On peut cependant signaler que d'un point de vue administratif, le code énergie H2 existe dans la liste des énergies potentiellement disponibles. Les pouvoirs publics ont donc anticipé la commercialisation de tels modèles.

 

Mots-clés

hydrogène gaz H2 hydrogen


Méthodes et pratiques

Les techniciens qui interviennent sur ce système peuvent :

  • Faire l'entretien du moteur thermique (filtres, huiles, liquides).
  • Intervenir sur la partie stockage de l'hydrogène, s'ils ont été formés spécifiquement pour ça, et s'ils ont le matériel spécifique (EPI, torchère, etc.).
  • Effectuer une recherche de panne sur le système.
  • Réaliser un contrôle de fuite du circuit d'alimentation en carburant.
Entreprises concernées aujourd'hui Non commercialisé, Véhicules industriels, Spécialistes
Métiers concernés Mécanicien-Technicien Auto

Impact sur les compétences en atelier

Les métiers du secteur industriel sont plus concernés car ils sont susceptibles d'intervenir sur des véhicules de collectivités comme les BUS fonctionnant à l'hydrogène.

Ce sera aussi le cas pour le secteur automobile quand les véhicules seront commercialisés à grande échelle.

L'intervention sur ces systèmes n'est pas aujourd'hui réglementée mais elle nécessite une formation spécifique pour intervenir sur des réservoirs de carburant gazeux à très forte pression.


Exemple d’outillage approprié

  • Dans le cas d'une intervention sur un véhicule au gaz il faut être équipé du matériel nécessaire pour la vidange du ou des réservoirs en plus du matériel classique.
  • Torchère



 



À lire aussi dans la même section

L'hybride Air

PSA à développé un système hybride : "l'hybride air". Ce véhicule devait sortir en 2016 mais PSA a changé de stratégie et a renoncé à cette technologie début 2018 afin d'optimiser le développement des...

Véhicules électrique / Véhicules hybrides Technologie hybride Système

Les différents modes hybrides

La motorisation hybride essence/électricité permet d'améliorer les performances du véhicule tout en limitant la consommation de carburant et les émissions polluantes. Elle se compose donc d'un moteur...

Véhicules électrique / Véhicules hybrides Technologie hybride Système

La mise en sécurité des véhicules électriques et hybrides

Les niveaux de tension présents dans les véhicules électriques ou hybrides (plusieurs centaines de Volts) exigent des précautions particulières avant toute intervention.



En effet, ceux-ci peuvent...

Véhicules électrique / Véhicules hybrides Particularités VE-VH Règlementation